Ouais, c'est bientôt la St-Jean et je rapaille un certain florilège québécois et surtout madelinot de musique dite électronique. Je me permets toujours quelques écarts à la spécialité de l'émission, tout comme l'introduction de poèmes ou de proverbes (surprises!) y sont bienvenues entre deux pièces de musique. Le Québec est une terre d'accueil et de création et le sont tout en particulier les Îles-de-la-Madeleine!
J'ai reçu et transmis les oeuvres de plusieurs artistes des îles: au début
Serge Arseneau, qui, avec une plume tantôt organo-celtique tantôt aéro-cosmique, nous livre un paysage mental varié: j'ai justemenet repassé ensemble
Pulsar et
À vent.
Claude Leblanc, qu'on a ouï à
Céleri Électrique plus récemment, touche aussi à un large spectre de par ses collaborations et son jeu, qu'on put voir hier soir au
Pas Perdus lors du premier
Lundi Jam 2006 (où se taquinaient gaiment aussi
Réjean Cyr,
André Arseneau,
Jay Flamenco,
Jean-Philippe Bénard,
Jean Cormier,
Gabriel,
Yoanis...), oui son jeu est toujours aussi nerveux et «groovy»: Claude s'occupait du son, de son clavier et son petit pad où il pouvait «scratcher» avec ses doigts.
Réjean Cyr fut une grande révélation cet hiver et ce printemps avec son
Calme Sidéral, que j'ai passé en deux parties d'une demi-heure... Un voyage aux confins du monde où un son dense vous enrobe. Réjean a également collaboré avec
Yoanis Menge pour son show avec lequel il vend son album:
Yoanis ~ Le tape, un bouquet de 7 chansons. Sur son album précédent,
L'oiseau et l'avion, il collabora avec
Uberko (
Marc-Olivier Demers de Québec) pour donner un son et une facture électronique aux pièces
L'oiseau et l'avion et
Réminiscence. Tout récemment j'ai fais jouer
Philippe Dérouet, un Français établi à Gros-Cap, que
Serge Arseneau a masterisé et remixé. Sa chanson
The 666 Identity révèle le lien numérologique entre
George Walker Bush Jr et le nombre de la bête, le nombre d'un homme, comme le dit l'Apocalypse, 13, verset 18. Quoique inspiré par la Bible, Philippe se dit maintenant athée.
Philippe Dérouet allant chercher du poisson à Cap-aux-Meules
[ Écoutez The 666 Identity de Philippe Dérouet ]
[Écoutez Industriel Violent de Louis Poirier ]
[Écoutez Salsa de Louis Poirier ]
Enfin, dans mes découvertes madeleiniennes, arrive
Louis Poirier et son disque
Mémoires industriels! Influencé certes, comme il le dit, par Les années 70, celles du
Krautrock, de
Krafwerk,
Klaus Shulze,
D.A.F,
Steve Reich...
Jimmy Hendrix! - la guitare étant son principal instrument! Un style global m'évoquant le
Philip Glass. Musique et sons programmés, superpositions de séquences comme dans une matrice, ce que l'on pourrait appelé plus simplement du techno minimal ou du minimal élaboré... Son dique révèle une orchestration de machines (comme les
Roland SH-101,
W30 ou
ESQ1), des travaux allant jusqu'à dater de 1982 qui ont été retapés entre 1990 et 1992. Remisés sous formes de cassettes, cette compilation de remixes a finalement été remasterisé par Claude Leblanc, puis endisquée: la pochette est également une de ses oeuvres de longue durée, où il rappelle le côté industriel de la métropole québécoise où il composa ses pièces, avec une démarche déconstructive qu'il qualifie de cubiste. À ce jour, Louis Cormier est plutôt occupé dans la pratique du boomerang qu'il l'amène à des compétitions internationales. Science et sport, conception et pratique. Comme le suggère la pochette de
Mémoirs Industriels, évoquant un brin la simplicité des pochettes de Kraftwerk et qui révèle un patient travail quant aux couleurs et à la perspective, Louis s'adonne aussi à la peinture.